jeune avec mal au ventre - boulimie

La Boulimie

 

Dr Cohen, La Rochelle

La boulimie chez les adolescents

La boulimie qui survient fréquemment entre 18-20 ans, concerne davantage les adultes que les adolescent(e)s. Le plus souvent il s’agit de jeunes femmes.

Elle toucherait de 3 à 5 % des personnes de la population.

 

Quels sont les symptômes ?

On distingue  deux types de boulimie :

  • la boulimie avec vomissements où le poids est normal ou légèrement inférieur à la normale et qui correspond aux deux tiers des cas,
  • la boulimie sans vomissements où le poids est normal ou légèrement supérieur à la normale. La boulimie masculine est beaucoup plus rare (environ un homme pour dix femmes).

 

Pour faire le diagnostic de boulimie on recherche essentiellement trois critères :

  • La crise de boulimie elle-même, qui associe l’épisode hyperphagique (ingestion d’une grande quantité d’aliments dans un temps assez court) et le sentiment d’une perte du contrôle alimentaire (de ne pas contrôler la quantité, de ne pas pouvoir s’arrêter). Cette crise se fait en cachette.
  • Un comportement compensatoire pour prévenir la prise de poids (vomissements, jeûne, prise de médicaments, exercice physique excessif).
  • Car comme dans l’anorexie, il y a une perturbation de l’image corporelle (dysmorphophobie) qui se traduit par cette obsession et cette peur panique de prendre du poids.

En général les boulimiques font au moins deux crises par semaine et peuvent faire jusqu’à plusieurs crises chaque jour. Il existe plus rarement des épisodes où les crises s’enchaînent jours et nuits : on parle alors d’état de mal boulimique.

Comment la boulimie s’installe et que ressent le patient ?

On ne peut comprendre la boulimie sans la relier à l’anorexie. Une fois sur deux, les crises de boulimie s’entremêlent avec des épisodes anorexiques. Ensuite on retrouve très souvent dans les antécédents d’un patient boulimique, un court épisode anorexique passé inaperçu. Comme pour l’anorexie il s’agit d’un déplacement de l’investissement affectif vers des préoccupations alimentaires.

Mais, à la différence de l’anorexie, où le contrôle prédomine quelles qu’en soient les conséquences, la boulimie est caractérisée par la perte de cette maîtrise.
Le passage à l’acte (la crise de boulimie avec comportement de compensation) se termine alors par une sensation de malaise : physique (la sensation d’avoir trop mangé, douleurs abdominales), et psychique avec des idées de culpabilité et d’autodépréciation.

Quelle est la prise en charge ?

Le traitement reprend les mêmes principes que celui de l’anorexie avec une prise en charge pluridisciplinaire.
Un suivi somatique régulier est important afin de dépister et d’éviter la survenue des complications médicales. L’aspect corporel peut être abordé par le biais de la relaxation (sophrologie, reiki) et par des massages (kinésithérapie, réflexologie).

La prise en charge la plus classique associe des consultations régulières avec le psychiatre référent et un suivi hebdomadaire avec un(e) psychologue psychothérapeute.
Cependant, s’adressant à un public de jeunes adultes, l’aspect familial y est beaucoup moins développé. Les thérapies cognitives et comportementales sont également indiquées. Il existe des accompagnements groupales (groupes de parole).

Quelle est l’évolution ?

La boulimie est une maladie qui évolue souvent vers la chronicisation mais son intensité est très variable dans le temps. Il existe des périodes asymptomatiques qui peuvent durer plusieurs mois avant d’observer une nouvelle rechute.

Quelles conséquences pour le corps ?

Les conséquences sont d’importance et de nature variables.

Les principales sont : les troubles digestifs, un dysfonctionnement rénal, une inflammation chronique de l’œsophage, des problèmes dentaires (érosion de l’émail) et une augmentation des glandes parotides.

Le conséquences les plus graves sont les troubles du rythme ou l’arrêt cardiaque par baisse du taux de potassium dans le sang lié aux vomissements.

Jeune mal dans sa peau - troubles de l'alimentation